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06.07.2010 / AGRICULTURE , PêCHE ET ENVIRONNEMENT VINGT CINQUIèME RAPPORT ANNUEL

L’Office de l’Elevage et des Pâturages

L'extrait de mission
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L’Office de l’élevage et des pâturages (ci après l’Office) a été créé par le décret-loi            n° 66-2 du 24 septembre 1966. En vertu de la loi n° 93-23 du 8 mars 1993, ses attributions ont été révisées pour englober, principalement, la promotion de la productivité du bétail et le développement des ressources fourragères.

 

Le budget prévisionnel de l’Office a atteint 25 MD en 2008.  Au cours de cette même année, il employait 780 agents avec une charge salariale de 10,2 MD et a réalisé un bénéfice de l’ordre de 94 mD.

 

En vue d’apprécier les réalisations de l’Office dans le cadre de l’exercice de ses attributions, les travaux de la Cour se sont référés aux orientations nationales et aux objectifs des deux contrats-programmes couvrant les périodes 2002-2006 et 2007-2008. Ces travaux ont permis de relever des observations se rapportant au développement de l’élevage et des ressources fourragères et pastorales ainsi qu’à la gestion administrative et financière.

 

            1. Le développement de l’élevage

 

L’opération de l’identification des bovins, des petits ruminants et des camélidés a atteint respectivement 58 %, 64 % et 40 % des prévisions actualisées du contrat programme pour  la période 2002-2006.

 

Rapportées au cheptel national, les réalisations concernant l’identification pour les années 2007-2008 sont faibles. En effet, 120 mille têtes de bovins sont identifiées, annuellement, tandis que le nombre de femelles bovines se situe autour de 449 mille vaches productives, sans compter les naissances annuelles qui sont de l’ordre de 300 mille têtes. Il a été procédé également à l’identification de 30 mille têtes de petits ruminants provenant d’un cheptel de 5 millions de femelles. En ce qui concerne les camélidés, les réalisations n’ont pas dépassé, successivement, 36 % et 26 % des prévisions pour les années 2007 et 2008. Le nombre de têtes identifiées a régressé de 3.566 à 2.662 têtes durant la même période, il reste limité en comparaison au cheptel national qui avoisine les 97 mille femelles productives.

 

Il a été relevé, également, que les données  permettant de déterminer l’ascendance de chaque type de bétail sont limitées. Le taux de bovins provenant d’ascendants connus a été, fin mai 2009, de l’ordre de 27 % de ceux enregistrés dans le livre généalogique. L’identification de l’ascendance chez les ovins n’a pas dépassé 2,4 % des prévisions.

 

En ce qui concerne l’appréciation morphologique des femelles enregistrées dans le livre généalogique, pour identifier les imperfections physiques, déterminer les tares héréditaires dont elles sont atteintes, les éloigner, le cas échéant, du troupeau et veiller, par conséquent, à l’amélioration de la descendance des générations futures, il a été relevé l’absence de réalisations concernant les ovins, jusqu’à 2008, en dépit de la programmation de cette opération pour environ 92 mille têtes durant la période 2002-2009. L’Office est parvenu à réaliser 10 % des contrôles prévus pour les bovins.

 

Le taux de couverture des races locales et croisées par l’insémination artificielle a été de 26 %.  Les résultats enregistrés au niveau des indicateurs de fécondité n’ont pas atteint les normes fixées en la matière. C’est ainsi que la moyenne de la période entre la naissance et l’insémination  réussie a atteint 231 jours contre un indicateur de référence de 110 jours. En ce qui concerne les petits ruminants, le taux de réalisation a atteint 38 % des objectifs pour la période 2002-2008.

 

Il a été constaté que le contrôle de la productivité du bétail se limitait aux bovins et aux ovins et qu’il n’était pas exercé sur les camélidés et les caprins. De même, il a été relevé que le taux de couverture du contrôle de la productivité du lait chez les bovins n’a pas dépassé 15 % de l’ensemble des bovins de race pure  au niveau national, alors que l’Office considère qu’un taux de couverture de 25% est un seuil minimum pour mettre en place un programme d’amélioration des races.

 

Il est à signaler que le nombre d’éleveurs de bovins ayant adhéré au programme d’encadrement, n’a pas dépassé 2.390 en 2008,  alors que sur le plan national, leur nombre est de 112 mille. Le nombre d’éleveurs adhérents aux activités de contrôle de la productivité des ovins n’a pas dépassé 124 sur un total de 274 mille.

 

            2. Développement  des ressources fourragères et pastorales

 

A la fin de l’année 2008, le taux des superficies plantées a atteint 35,2% des prévisions pour la période 2002-2008, qui ont visé la plantation de 7.317 hectares en arbustes fourragers.

 

Il a été relevé que le suivi des superficies par l’Office se limitait aux visites préalables à l’octroi des subventions. Il est difficile, ainsi, de s’assurer de la pérennité des réalisations.

 

Pour le développement des plantations fourragères, l’Office procède à l’installation, chez quelques agro-éleveurs, de parcelles de démonstration pour des espèces fourragères sélectionnées. Dans  ce cadre, il a été relevé, entre le rendement maximal et minimal pour la même espèce fourragère, des écarts importants qui ont dépassé, durant l’année 2008, dans la majorité des cas, les 100 %. De plus,  rien n’atteste que l’Office procède à l’évaluation  du degré d’adoption par les agriculteurs des espèces fourragères et des procédés modernes susceptibles d’améliorer le rendement dans ces parcelles.

 

A la fin de l’année 2007, l’Office a été chargé du traitement à l’urée de 20 mille tonnes de paille annuellement. Il a réalisé, en 2008, 55,1 % de cet objectif.

 

3. La gestion administrative et financière

 

L’organigramme de l’Office a prévu la création de 66 emplois fonctionnels. Parmi lesquels 18 sont demeurés vacants. D’autre part, 106 agents ont quitté l’Office depuis 2007 et n’ont été remplacés, jusqu’à mai 2009, que par 7 agents.

 

Pour l’exécution de ses missions, l’Office s’appuie, depuis le début des années 90, sur 70 agents contractuels pour une durée d’une année renouvelable deux fois, au terme de laquelle ces agents sont automatiquement remplacés, selon la même formule, par de nouveaux contractuels.

 

Par ailleurs, la Commission d’assainissement et de restructuration des entreprises à participation publique a décidé, en 2006, de mettre à la charge du budget de l’Etat un montant de 15 millions de dinars, destiné à couvrir le découvert du compte courant auprès de la BNA, à travers des crédits annuels affectés au budget de l’Office. Toutefois, ces crédits n’ont pas été ouverts jusqu'à mai 2009. En outre, suite à la cession de quelques unités de production, l’Office a été autorisé à libérer 71 agents mais n’en a congédié que 40 supportant, de ce fait, une charge supplémentaire d’environ 279 mille dinars, jusqu’à fin mai 2009.

 

D’autre part, le contrat programme, pour la période 2007-2009, a prévu de lier l’octroi de la subvention de la collecte du lait à la qualité du produit afin d’en assurer le meilleur usage pour la promotion et la consolidation du secteur ; ce qui n’a pas été le cas.

 

En ce qui concerne les subventions servies dans le cadre de l’amélioration des pâturages, il a été observé que le même agent en charge des visites sur la base desquelles est déterminée la nature de l’intervention, cumule ces tâches avec celles liées à l’octroi de la subvention. Dès lors, il devient difficile de s’assurer de la fiabilité  des données recueillies et de leur conformité aux conditions techniques exigées pour l’octroi de la subvention.

 

Concernant la gestion des fermes, l’Office ne procède pas à l’analyse des écarts entre les indicateurs fixés et ceux réalisés. Il ne procède pas, non plus,  à la comparaison entre les résultats techniques enregistrés par les troupeaux confiés à différents bergers ni à l’identification des difficultés et des insuffisances, afin d’aider à l’amélioration des performances de ces fermes censées être une source de rayonnement sur l’ensemble du secteur.
 
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